Abi, devant lui, le mettait très mal à l'aise. Comme d'habitude, elle l'accablait de tout. Mauvais mari. Mauvais père. Il s'attendait presque à ce qu'elle lui balance que la guerre au proche Orient était de sa faute.

« Si je suis aussi nul qu'est ce que tu fous ici ? Va voir tes enfants et fout moi la paix ! »

Il était hors de lui. Comment pouvait elle venir dans son coin à lui et lui dire tout cela. Il avait accepté de lui pardonner après qu'elle soit retournée sur le trottoir, il avait accepté un bébé qui n'était certainement pas de lui, il avait même fait des efforts avec les enfants.

« Retourne voir Harry, tu semblais bien plus heureuse avec lui. »

Le jeune homme était en train de serrer le livre dans ses mains, l'abimant sans même s'en rendre compte. Il avait essayé. Vraiment. Mais ça ne marchait pas et il ne pouvait rien y changer. La frustration prit le dessus et il déchira son livre en deux - il ne savait même pas qu'il avait autant de force -.

« Je t'ai tout donné et tu m'as tout pris. J'étais plus heureux avant de te rencontrer. »

Il disait ça pour être blessant, comme le faisait les enfants, parce qu'il n'aimait pas qu'elle le voit triste. Il l'était. Walter n'était pas heureux avant de rencontrer Abi. Il s'amusait avec les filles, mais en la rencontrant, il avait tout de suite su qu'il l'aimait, qu'elle était sa belle et qu'il finirait sa vie avec elle. Fin, il ne s'attendait pas à tout ça.

« Je... »

Il se tourna rapidement parce qu'il n'arrivait pas à cacher qu'il n'allait pas bien. Que ça le touchait et qu'il détestait cette situation. Il avait pourtant tout fait pour que sa famille aille mieux ces derniers temps.

« Tout à l'heure on parlait d'avortement. Tu devrais le faire parce que si je suis aussi mauvais pour les cinq premiers, je ne serais pas meilleur pour le sixième. Je ne change pas et ils ne m'aiment pas comme je suis... Tu ne m'aimes pas comme je suis alors... Alors on devrait arrêter d'essayer. »

La discussion tournait en rond, ils se blessaient mutuellement et ne semblait pas prêt à trouver une solution. Elle finit par parler du bébé. Au fond de lui, il savait qu'il pouvait le faire, qu'il pouvait faire semblant de le considérer comme le sien, mais il n'en avait qu'à moitié envie. En fait, il le faisait parce que sans ça, il savait que sa femme finirait par partir. Elle vivait pour les enfants.

« Je n'en veux pas si l'on est pas capable d'être ensemble... »

Il n'avait pas parlé trop fort. Il voyait la peur dans les yeux de sa femme, la même peur qu'il pouvait voir dans les yeux de ses enfants. Il n'y avait rien de plus blessant. Jamais il ne lèverait la main sur eux, plus jamais... Et pourtant il le redoutait tous, il était la bête noire de son propre clan.

« Je ne vais pas te frapper tu sais. »

Walter ne savait pas quoi dire de plus. Elle avait peur, était aussi incertaine que lui pour le bébé, leur mariage, sa capacité à être le père de ses enfants. Jetant son livre à la poubelle et retourna sur son lit, évitant avec prudence sa femme. L'endroit était chaud, surtout avec les pics de chaleur de ce mois, pas de ventilateur ou de climatisation... Il retira ses vêtements jusqu'à se retrouver en boxer et se mit sous les draps. Elle était toujours là.

« Au moins quand je dors je ne vous fait pas peur. »

Il ferma les yeux et même s'il ne dormait pas, il ne pensait plus. Il faisait le vide et s'imaginait en train de surfer. Le bruit des vagues et la sensation agréable du vent sur lui. Les odeurs salées de l'eau... Mais il ne pouvait s'empêcher d'entre sa femme. Elle était toujours là et il avait l'impression de l'entendre s'approcher. Le grand homme sentit alors un corps contre le sien, il se recula, il n'était pas prêt. C'était bien trop tôt à son gout pour qu'elle revienne et pourtant il aimait l'avoir dans ses bras. Il se rapprocha et la serra, en gardant les yeux fermés, même s'il ne dormait pas.

« Je suis désolé. »

Walter en avait bavé ce soir, alors quand il se glissa sous les draps, il avait la certitude qu'il se sentirait mieux. Abi s'y glissa juste après et il eut un instant de recul avant de la prendre dans ses bras et de la serrer. Ça faisait du bien de la sentir contre lui alors il se laissa un peu aller. Il enfouit son nez dans la crinière rousse devant lui et se mit à y respirer. Son odeur lui rappelait de bon souvenir. Surtout parce qu'elle avait la même depuis vingt ans.

« Je ne voulais pas qu'ils prennent peur tout à l'heure. C'est juste que Neal me manque toujours de respect. »

Il avait envie de rajouter qu'elle ne disait jamais rien, mais il se retint pour ne pas compliquer les choses à nouveau. Le jeune homme posa un baiser sur les cheveux de sa femme et posa ses mains sur son ventre. Abi ne mettait jamais bien longtemps avant d'avoir un ventre rond, c'était normal après quatre grossesse. Lui adorait ça. Il aimait la sentir grossir sous ses mains. Il trouvait les grossesses magnifiques contrairement à certains hommes.

« J'ai peur de ce bébé, mais je ne changerai plus d'avis. J'étais blessant tout à l'heure et je n'aurais pas du. J'ai un mauvais caractère... »

Ses mains massaient le ventre de sa compagne, comme à chaque fois qu'il avait un peu de temps et qu'il voulait qu'elle se sente bien avec lui pendant ses grossesses. Et il voulait qu'elle se sente bien, il voulait qu'elle soit heureuse et que les enfants finissent pas l'accepter. Parce que ça lui pesait que ses enfants ne l'aiment pas. Surtout après tous ses efforts. Ses collègues étaient tous des papas poules, lui pas. Il avait de belle photos de ses monstres, mais jamais avec lui, jamais en sa présence, même lointaine. Il ne pleurait pas souvent, mais il sentait que son cœur était super serré à cet instant et que ses yeux étaient un peu humide.

« Je suis désolé. C'est stupide d'être triste maintenant, mais je le suis. Noël a été dur, être avec vous sans l'être, puis ce soir... Je pensais vraiment avoir bien fait, être à la hauteur... Je me sens incapable de vous rendre heureux. »

Ce soir il avait du mal avec ses émotions. Il voulait tellement bien faire avec ses enfants qu'il loupait tout. Surtout avec Neal et Maya. L'ainé ne le respectait pas, d'ailleurs il demanda à sa femme de ne pas aller lui parler, puis la blondinette qui souffrait de par son handicap. Il finit par quitter son regard, parce que des larmes se formaient dans ses yeux. Il ne pleurait jamais, c'était un dur à cuire, mais pas cette fois, et ce qu'elle dit n'arrangea rien.

« J'ai besoin de vous pour être heureux. »

Walter repoussa les draps, il avait chaud et avait un peu envie de se décoller de sa femme. Pas parce qu'elle le dérangeait, mais parce qu'il était touché par tout ce qu'elle lui disait. Surtout pour la deuxième raison. Il ne voulait pas lui montrer qu'il était sensible. Un Andersen n'est pas sensible ! Il finit quand même par tourner les yeux vers elle. Faible comme ça devant elle il n'en menait pas large.

« Tu veux passer la nuit là ? »

Ce n'était pas le grand confort, mais il n'avait pas envie de retrouver le lit conjugal. Ce lit là lui offrait un minimum de sécurité, puis en se serrant un peu, ils auraient assez de confort. Alors tout doucement il s'essuya les yeux et se rallongea à côté de sa belle. Comme un instinct, il la reprit dans ses bras et la serra aussi fort que possible. La pauvre femme dut avoir une seconde désagréable tellement il était collant avant qu'il ne la relâche.

« Je vais te casser.... Mais tu m'as beaucoup manqué ses derniers mois. Je t'aime. »

Sa petite femme à lui. Rien que comme ça, il était bien. Parce que le Walter normal aurait sauté sur sa femme, il l'aurait monté et lui aurait fait l'amour comme une bête. Mais là rien, juste énormément de tendresse.

« Si tu n'es pas trop fatiguée, on pourrait remonter pour manger le gâteau. Tu n'as rien mangé aujourd'hui et tu sais que je n'aime pas ça. Je veux que tu manges bien. Le bébé en a besoin, mais surtout toi. Quand tu attendais Logan t'arrêtais pas de t'évanouir, j'ai jamais eu autant peur pour toi. Fin si, mais sur le moment c'était le plus flippant. »

Il était tout sensible et fragile à cet instant précis. La rouquine ne l'avait jamais vu comme ça. Il paraît tellement solide, tellement dur que jamais elle n'aurait pu croire qu'il puisse être capable de pleurer. Oh il n'était pas entrain de pleurer à sanglot mais elle voyait son regard tout humide. Il était au bord des larmes et ça la toucha vraiment.

_ On est là.

Elle le laissa faire quand il repoussa les draps. Elle se contenta de se redresser sur un coude pour le regarder faire. Il était pudique parce qu'il ne voulait pas qu'elle le voit dans cet état, elle s'en rendait bien compte et ça ne la faisait que l'aimer encore plus. Quand il lui demanda si elle voulait passer la nuit ici, elle eut un sourire et hocha la tête pour lui dire oui. Bien sur qu'elle était d'accord, même si elle aurait préféré qu'il remonte dans leur chambre. C'était sans doute encore un peu trop tôt pour lui. Elle le laissa se rallonger puis il la serra tellement fort qu'elle manqua d'air quelques secondes. Il avait besoin de tendresse, elle s'en rendait bien compte. Walter est un homme qui a besoin de contact et ça depuis toujours.

_ Je suis solide t'en fais pas.

Elle plaisantait en rigolant un peu, mais elle lui avoua également qu'il lui avait manqué. Ça serait mentir que de dire le contraire. Elle resta bien contre lui, elle était bien dans ses bras, même si ce lit n'était pas des plus confortable. Elle avait envie d'un moment charnelle mais de toute évidence ce n'était pas son cas alors elle ne disait rien.

_ C'était des malaises du à la grossesse, ça n'avait rien à voir avec ce que je mangeais. Je peux rester sans manger pour ce soir... on mangera le gâteau demain matin tous ensemble si tu veux.

Elle n'arrêtait pas de le regarder. Un regard désireux, comme à chaque fois qu'elle a envie d'un câlin. Mais elle ne lui disait rien.

Sa femme tentait de le protéger, elle ne disait rien sur son air triste, elle se contentait de le laisser faire des câlins. Puis il lui proposa de partir manger un morceau à l'étage, mais elle refusa. Walter n'aimait pas quand elle sautait des repas, mais il n'avait pas le choix. Elle ne voulait pas et il n'était pas en position de marchander.

« Demain tu mangeras, tu promets ? »

Il n'était jamais vraiment rassuré quand elle ne mangeait pas, ou mal, il détestait les périodes régime après grossesse. Il aimait sa femme bien en chaire. Mais au regard de sa belle, elle n'avait pas faim des même choses que lui. Il était étonné de la voir avec ce regard, ça faisait tellement longtemps. Et pour une fois, il était celui qui n'en avait pas trop envie. Il se sentait bien trop secoué par ses émotions. Il avait peur que de lui faire l'amour fasse ressortir toutes ses faiblesses.

« Ferme les yeux. »

Walter attendit que sa femme lui ai obéis avant de se pencher sur elle. Il embrassa ses lèvres et doucement, il passa sur elle, calant son corps contre le sien. Le baiser devint plus entreprenant et il lâcha ses lèvres pour son cou. Il la mordilla et ne résista pas longtemps avant de se saisir de sa poitrine. D'abord avec ses mains, pour les découvrir et ses lèvres suivirent vite. Il prit son temps, les embrassant et glissant doucement jusqu'à son cœur sur lequel il s'arrêta. Le jeune homme avait beau prendre son temps, il ne réussit pas à se tenir longtemps. Car lorsque l'envie arriva en lui, même s'il était très sensible, l'envie passait avant tout. Il baissa son boxer et fit descendre le pantalon de sa belle. Il se frotta à elle, mais il la sentit se tendre. Il pouvait le comprendre. Il allait vite, tout le contraire de ce dont elle avait besoin. Alors d'un subtil coup de reins il la fit venir sur lui, elle avait donc tout le contrôle et en signe de soumission, il ferma ses yeux. Il la tenait par les hanches pour avoir un contact, mais elle était le grand maitre de la situation.

« Tu n'es pas obligée... Fais comme tu en as envie. »

Walter pensait qu'elle aurait préféré qu'il ferme les yeux, que leur première fois se fasse un peu différemment que d'habitude, mais non. Elle lui demanda d'ouvrir les yeux et ses prunelles claires s'ouvrir sur elle. Il pouvait la regarder et il n'y avait rien de mieux. Abi vint capturer ses lèvres et il glissa ses mains dans sa crinière, l'empêchant de le quitter, la maintenant dans ce baiser pleins d'amour.

« Tu es belle. »

Le jeune homme lui fit un petit sourire et grogna de plaisir lorsqu'elle le laissa entrer en elle. Il ressentit immédiatement un flot d'amour. Il avait envie de reprendre le dessus - par habitude -, mais elle se mit à se déhancher. Il se perdit au milieu des flots de plaisir. La rouquine dirigeait tout, lui apportait du plaisir en lui laissant une vue magnifique sur son corps. Mais après deux mois de solitude, il savait qu'il ne tiendrait pas longtemps, et il alla aider la belle à avoir un orgasme avec ses doigts. Il la caressait en la laissant bouger sur lui. Malgré cela, il arriva quelques secondes avant elle. Un orgasme qui le terrassa de par son intensité, mais surtout de ce qu'il représentait. Il attrapa sa femme et la serra dans ses bras, il ne voulait plus qu'elle bouge de là. Pendant deux mois, loin d'elle, il avait vécu un enfer, et maintenant elle était à elle. La retrouver comme ça le touchait. Beaucoup plus que ça n'aurait du. Peut être que c'était aussi à cause de ce qu'il s'était passé un peu plus tôt. Mais son cœur était serré, douloureusement. Il souffrait. Souffrait parce qu'il avait peur de perdre tout ça un jour.

« Reste avec moi. »

Il se dégagea avec lenteur de l'entrejambe de sa femme et la fit venir à côté de lui dans un premier temps, puis sous lui. Une fois qu'il fut stable au dessus d'elle, il s'approcha de son visage. L'embrassa et partit se cacher plus bas sur son corps. Posant son visage prêt de son ventre qu'il alla toucher du bout des doigts. Il avait peur de ne pas y arriver, mais encore plus peur d'être pousser sur le côté.

« Est ce que tu vas rester là ? »

Walter refusait de se séparer de sa femme, ou de ses enfants, parce qu'il les aimait plus que tout. Il avait fait l'amour avec sa femme et à présent, il était contre elle. Sur elle. Il voulait être à l'abri des regards de sa femme. Mais quand elle parla, il la regarda anxieusement.

« Je te fais confiance. Je n'ai jamais perdu la confiance que j'avais en toi. »

Il embrassa la petite bosse en dessous du nombril de sa femme et remonta pour être à hauteur de son visage.

« Tu le sais que j'ai confiance en toi ? »

Il la regarda et sourit gentiment. Il aimait sa femme. Il lui fit enfiler le tee shirt qu'il portait un peu plus tôt et enfila son boxer avant de la faire venir avec lui. Il les fit aller jusqu'au salon où ils se mirent sur le canapé. Il n'alluma pas la lumière, mais la télé oui. Il tomba sur les dessins animés de Logan et changea rapidement pour quelque chose d'autre. Il l'avait amené là pour la faire manger.

« Dis moi ce que tu veux manger, je te ferais. »

Chaque grossesse lui donnait envie de manger de nouvelles choses et à chaque fois il les lui préparait avec amour. Bon parfois, il râlait un peu, mais c'était lui, il était comme ça et il fallait le prendre comme il était. Puis ce bébé était spécial. Le fait qu'il s'implique était déjà un grand exploit.

« Tu aimais bien les muffins avec du bacon et du beurre de cacahouète la dernière fois. Je pourrais te faire ça avec une petite compote de banane. »

Il était comme Maya parfois, il créait des trucs bizarres mais délicieux. Surement son héritage familiale. Walter l'embrassa avant de se lever et de la recouvrir d'une couverture.

« J'ai des fraises pour te faire du jus si tu en as envie. Même avec des framboises si tu veux. »

Walter acquiesça aux paroles de sa femme et partit rejoindre la cuisine. Toujours en boxer, ça aurait été le rêve de beaucoup de femme de l'observer, mais il n'appartenait qu'à une seule femme... C'était Abi cette femme. Dans sa cuisine, il regarda autour de lui et décida de faire avec les moyens du bord un truc rapide et délicieux. Il sortit deux tasses, y mélangea quelques ingrédients avant de les passer au micro onde pendant deux minutes. Et voila, il avait deux gâteaux rapide, qu'il pouvait ramener à sa femme. Un au chocolat, l'autre à la vanille, comme ça elle pourrait avoir le choix. Il n'oublia pas de ramener le jus de fraises qu'il avait fait pour elle pendant que ça cuisait.

« Chaud devant princesse, c'est prêt. »

Il posa tout sur la table basse et la rapprocha avant de se mettre sous la couette avec sa femme. Elle se tendit en le sentant parce qu'il devait être un peu frais, mais ne le repoussa pas. Il sourit et lui fit pleins de bisous avant de la laisser voir ce qu'il avait ramené. L'avoir retrouvé lui permettait de faire descendre la tension qu'avait apporté ce manque de contact, ça ne voulait pas dire qu'il savait la réguler. Il avait besoin d'elle, de ses bras et elle devait le voir, le sentir...

« Si tu veux autre chose, tu as juste à le dire. »

Il ne toucha pas son ventre, mais il le regarda de là où il était. Il ne savait pas exactement comment se comporter avec ce bébé. Il était très tenté de le considérer comme le sien et d'être un papa gâteau, mais une petite voie à l'arrière de sa tête n'arrêtait pas de lui dire que ça pouvait être l'enfant d'Harry. Il finit par craquer et se pencha pour avoir ses lèvres sur le nombril de sa femme.

« Chocolat ou vanille petit monstre ? Dépêche toi de choisir ou maman va tout manger, et je serais obligé de l'épuiser à nouveau pour qu'elle perde tout ce qu'elle aura ingurgité. »

Il plaisantait bien sur, il n'y aurait surement plus de câlin se soir. Il ne se sentait pas vraiment d'attaque pour ça se soir. Il était plus câlin, sensible.
Tout à coup il entendit du bruit et vit Chloé. Elle était bien réveillée, un livre sous le bras et elle vint vers eux. Elle avait faim et c'était compréhensible avec le peu qu'elle avait mangé ce soir. Du coup, il lui proposa de venir manger un morceau avec eux avant de retourner au lit. Elle prit la tasse que sa maman n'avait pas prit et s'installa entre ses parents. Se faisant plus câline que d'habitude.

« Tu lis quoi de beau ma puce ? »

Chloé était venue, elle avait un peu parlé de son livre, mangé, puis elle était repartie avec le sourire. Abi avait parlé d'école, surement par habitude, parce qu'ils étaient en grande vacances pour encore trois semaines. Personne ne le lui avait rappelé, elle était surement trop fatiguée pour penser normalement. Walter la regarda finir de manger, il ne la dérangeait pas, parce que c'était toujours une mauvaise idée de la déranger lorsqu'elle mangeait. Puis elle semblait en plein dans son truc.

« Du bacon ? Ça fait longtemps que tu ne m'en avais pas demandé. Je te ferais ça ma puce. »

Il ne fallait pas lui dire deux fois. Il allait lui faire un vrai petit déjeuner anglais comme elle aimait demain matin. En fait, il le ferait pour tout le monde parce que ça mettrait une bonne ambiance pour la journée. Il devrait aller travailler, mais des enfants heureux c'était des enfants plus faciles à gérer pour sa femme.

« C'était comment ? Je n'avais jamais essayé, mais ça semblait rapide. Chloé a aimé en tout cas. »

Walter s'allongea et fit venir sa femme contre lui, mais il était déjà un peu somnolent. Il ne se couchait plus aussi tard qu'avant depuis qu'il travaillait comme un dingue, il était souvent fatigué. Alors après une journée comme celle qu'ils venaient d'avoir, avoir tenu jusque là c'était déjà énorme. Puis comme il avait sa femme dans les bras, une petite couverture sur lui, ses yeux ne mirent pas longtemps avant de se fermer. Il se réveilla tout de même au milieu de la nuit avec une envie bizarre. Il voulait sa femme. Mais elle dormait. Alors avec douceur, il passa sa main sous le tee shirt qu'elle portait et la caressa doucement. Il savait que c'était mal de profiter d'elle pendant qu'elle dormait, ce n'était pas son but, ni de la réveiller, il la touchait juste... Il s'arrêta sur son ventre et s'y figea.

« Grandis bien toi, parce que même si tout n'es pas facile ici, on te veut. Et si tu as peur... Tu auras cinq frères et sœurs prêt à tout pour toi. Puis ta maman. Ta super maman. Elle est sexy en plus, même après cinq bébés, elle me donne toujours envie de faire des folies... »

En se réveillant au milieu de la nuit, il s'était retrouvé dans l'incapacité de se rendormir, alors il s'était mis à parler au petit. C'était tout con, mais il l'avait fait avec les autres, il le ferait avec celui là aussi. Puis il en avait pleins sur la patate, alors ça faisait du bien. Il ne disait rien de très constructif jusqu'à ce que sa femme lui parle. Il n'avait pas vu qu'elle s'était réveillée, encore moins qu'elle l'avait remarqué.

« Je parlais au bébé. »

Lui dit il tout naturellement. Un petit sourire se fit sa place sur son visage avant qu'il ne se penche pour l'embrasser. Même à moitié endormie elle répondit. C'était magique. Sa super petite femme. Mais là, comme il ne pouvait plus dormir, il décida qu'il allait se lever, même s'il était encore très tôt. Il l'abandonna sous les draps et partit dans la cuisine. Pas pour cuisiner, mais pour pouvoir travailler sans la déranger. Il avait un paquet de dossier à bosser, mais s'il faisait ça maintenant, peut être qu'il pourrait rentrer plus tôt demain. Fin aujourd'hui car il était trois heures.

« Et merde !. »

L'avocat se rendit compte qu'il avait oublié de prendre son sac, celui où il rangeait ses affaires les plus importantes pour le boulot. C'était au salon. Mais il en avait besoin, il y avait des trucs hyper important. Il y alla, essayant d'être discret, mais il se prit les pieds dans le tapis, puis marcha sur un lego et se mit à jurer. Il oublia d'un coup que sa femme était là et alluma la lumière pour se repérer. Il avait mal et s'assit sur la table basse en frottant son pied.

« Put*** faut toujours qu'il laisse trainer ces jouets lui ! »

Il n'y avait pas pire que de marcher sur un lego. Peut être marcher sur deux legos. Il avait mal et ne le cachait pas. Il ne se relevait pas. Ne remarquait pas sa femme sur le canapé qui grognait à cause de la lumière, du bruit.

« Pourtant il le sait que j'aime pas ça quand il laisse tout trainer. »

Walter se tenait le pied en souffrant. Il n'avait pas réussi à être assez discret et avait réveillé sa femme. Celle ci était vraiment fatiguée, alors il se releva vite pour attraper ses affaires et vint se mettre à genoux près d'elle pour l'aider à bien se remettre.

« Je dois bosser, mais rendors toi. »

Il l'embrassa avant de retourner à la cuisine. Sauf que la fatigue l'assaillit d'un coup. Il se fit du café, mit de la musique dans ses écouteurs, mais au final, il s'endormit sur son troisième dossier. Il en avait au moins fait la moitié. Ce fut le réveil qui fut douloureux. Les courbatures et le moment étrange ou il se demanda ce qu'il foutait dans sa cuisine. Instinctivement il prit sa tasse pour boire son café, mais ce dernier était froid, imbuvable et il le recracha immédiatement. Il était de mauvaise humeur, et pourtant il se mit à préparer ce que sa femme lui avait demandé la veille. Un petit déjeuner anglais. Et comme il savait que ça ne plairait pas à tout le monde, il réchauffa les crêpes et fit quelques pancakes et des muffins au bacon. Tout était prêt lorsqu'il entendit les premiers bruits à l'étage. Les jumelles, qu'il arrêta avant qu'elle ne déboule au salon, Abi dormait toujours là bas. Logan suivit rapidement et voyant tout ce petit monde il leur donna des ordres. Les trois monstres devaient aller réveiller leur mère en douceur et ranger les jouets au salon pendant qu'il allait s'occuper de Maya. La petite était réveillée et attendait dans son lit que quelqu'un vienne s'occuper d'elle. Un livre de rugby dans les mains.

« Bonjour ma puce. Bien dormi ? Tu lis quoi ? Les Wallabies... Tu sais avec maman, on pensait t'emmener voir un match bientôt. »

Les yeux de l'enfant s'illuminèrent et elle tendit les bras vers son père. Encore une fois il la garda dans ses bras plutôt que d'utiliser le fauteuil et la ramena au salon ou tout le monde était. Sauf Neal. Maya ne put s'empêcher de parler du match à sa maman, elle était toute excitée. Et dans son excitation, elle partit faire un bisou à sa mère, puis au bébé. Ça avait été tout naturel pour elle. Mais elle se rendit vite compte de sa bêtise et mit ses deux mains sur sa bouche.

« C'est pas grave princesse, tu as le droit. »

Maya avait lâché l'information sans même s'en rendre compte, et elle s'en était tout de suite voulu. Mais ce n'était pas une grosse bêtise,ce n'en était pas une du tout en fait alors ses parents la rassurèrent. Ils allèrent même jusqu'à l'encourager à annoncer la nouvelle. Bon, ils n'avaient pas imaginé que ça se ferait comme ça, mais après tout, il n'y avait pas de mauvais moyens pour annoncer une grossesse. Maya se lança et dit à petite voie 'maman a un bébé dans le ventre'. Les jumelles sautèrent sur leur mère pour l'embrasser - pour le coup, elles se ressemblaient, Logan lui mit un peu plus de temps pour comprendre et alla vers le visage de sa mère pour lui poser des questions toutes plus mignonnes les unes que les autres. L'ainé quand à lui, préféra lancer un regard noir à son père et rester dans son coin. Du Neal tout craché. Walter tenta d'ignorer et partit en cuisine pour ramener tout ce qu'il avait préparé pour sa famille. Pas la peine de faire un petit déjeuner à table, il acceptait de faire un peu bouger ses habitudes. Il apporta donc tout ce dont sa famille avait besoin avant de les abandonner pour aller se préparer pour le boulot. Il n'oubliait pas qu'il devait aller travailler bientôt. Il s'éclipsa l'air de rien et quand il revint, tout beau dans un costume noir, tous ses monstres mangeaient, heureux et pleins de vie. Sa femme souriait avec eux. Même Neal était là et il semblait détendu alors le papa préféra restait loin. Il se cacha dans la cuisine pour boire du café, cette fois chaud et réunit ses affaires. Il était prêt à partir quand il réalisa que ses clefs de voiture était près de sa fratrie. Il allait devoir les déranger pour les prendre. Il attrapa donc tout ce dont il avait besoin et alla au salon où il récupéra ses clefs. Il voulait partir comme un voleur quand il entendit qu'on l'appelait. Il n'aurait pas su dire qui s'était, mais en se retournant il vit le regard de son plus grand fils et ça le blessa. Il n'avait rien fait de mal ce matin et pourtant il était méchant. Si c'était l'adolescence, il ne savait pas comment il supporterai les cinq prochaines.

« Je dois aller au travail... »

Walter avait voulu partir comme un voleur pour ne pas avoir à faire face au regard de son ainé qui le blessait beaucoup. Mais sa femme le retint et il y droit au foudre de Neal. Heureusement, le baiser de sa femme lui fit retrouver le sourire et il lui en rendit un en la gardant au plus près dans ses bras.

« Merci de manger. »

C'était stupide. Il aurait pu lui dire qu'il l'aimait ou qu'il lui referait ça dès qu'elle le souhaiterai, mais non. Il se trouva vraiment con pour le coup. Il se baissa pour dire au revoir au bébé avant d'y aller, mais Logan déboula pour l'arrêter. Il était dans ses jambes et le serrait fort. Il fut touché par le geste du petit, et encore plus quand les jumelles vinrent à leur tour. C'était un peu comme si un rêve devenait réalité. Maya se mit à tendre les bras alors il revint sur ses pas pour la prendre et lui offrir son câlin à son tour. Il avait de moins en moins envie de partir bosser. Mais il devait. Il embrassa tout le monde - sauf Neal - et sortit. Mais à peine trois pas dehors, qu'il était déjà au téléphone pour appeler son patron. Aujourd'hui il ne pouvait pas venir, il devait s'occuper d'une urgence familiale. Le jeune homme retourna chez lui, posa ses clefs, son sac et desserra sa cravate en entrant au salon.

« J'espère qu'il reste des pancakes parce que je suis affamé. »

Il n'y en avait plus, et il vit Logan tenter de cacher le petit bout qui lui restait pour ne pas se faire engueuler. Oui, il pouvait lire de la peur plus que du jeu dans les yeux de son fils, mais il lui fit un sourire et le petit se détendit. Il finit son pancake alors que le papa prenait un bout de bacon. Il retira sa cravate et la posa sur le dossier du canapé avant de s'installer plus confortablement contre sa femme.

« Je vais rester à la maison aujourd'hui. »

Tout le monde se réjouit sauf son fils. Walter en avait assez de sa mauvaise humeur, mais il décida d'ignorer ça. De prendre sur lui. Comme sa femme lui disait de faire depuis des années.