- Je n'ai pas envie de me retrouver seul avec lui.

Dit il brutalement pour terminer la conversation. Si elle voulait tant qu'il conduise maintenant, et bien elle devrait s'en charger. Marre qu'elle change d'avis comme ça et qu'il ai à se soumettre en permanence.
Abi tenta une approche, c'était surement pour finir la soirée sur une note positive, mais il se fit froid. Il était crispé et la rouquine arrêta assez rapidement ce qu'elle faisait pour retourner dans son coin du lit. Il ne fallait pas être devin pour sentir qu'elle était au bord des larmes alors il s'approcha d'elle et la prit dans ses bras. Il se forçait un peu, mais c'était pour la bonne cause. Pour ne pas la perdre totalement.

- Désolé. Je voulais pas être désagréable. C'est juste que la journée à été longue. Puis j'aime pas ça être touché tout le temps.

Mensonge ! Il était très demandeur de contact, mais pas aujourd'hui, pas sa femme.

Abi n'ajouta rien quand il ajouta sèchement qu'il ne voulait pas se retrouver seul avec Neal. Non seulement il la repoussait elle mais ça ne passait pas non plus avec leur ainé. À croire qu'il cherche à rejeter toute la famille. C'est peut-être son but après tout, se faire détester pour pouvoir partir l'esprit tranquille. Alors plutôt que de parler, elle tenta une petite approche. Elle ne cherchait pas de sexe mais juste un peu de tendresse, un peu d'attention. Elle n'aurait pas du puisqu'elle se fit rejeter comme une malpropre. Elle n'insista pas et resta dans son coin.
Ça ne dura pas longtemps puisqu'il s'approcha et elle se retrouva tout contre lui. Sauf qu'il était trop tard et qu'elle sentait bien qu'il se forçait. Elle n'avait aucune envie qu'il se force à la toucher. D'ailleurs quelques larmes s'échappèrent de ses yeux.

_ On ne se touche jamais...

autrement dit ce n'est pas moi qui te touche, donc une autre. Il avait son quota de tendresse avec une autre de toute évidence. La rouquine se détacha de ses bras comme elle le put. Le fait qu'il se force ne lui plaisait pas vraiment.

_ Lâches-moi, j'ai comprit... et puis t'es fatigué, reposes-toi.

Walter qui avait tenté de faire un effort pour se faire pardonner s'était fait rejeter durement par sa rouquine. Et le rejet, il ne supportait pas.

- Comprit quoi encore ? Tu penses encore que je m'en tape une autre ? Pense ce que tu veux Abi, j'abandonne. Je sais pas pourquoi tu t'es mis ça dans le crâne alors que je suis fidèle depuis le début. C'est comme si tu m'en voulais de ne pas avoir eu à traverser les mêmes choses que toi.

En colère, il était retourné de son côté du lit et serrait à présent son oreiller, mais il avait l'impression de ne pas être à sa place, surtout qu'il l'entendait pleurer maintenant.

- Je vais te laisser tranquille. Je vais dormir sur le canapé, de toute façon je dois partir dans quelques heures. Personne ne le verra et t'auras plus de place... un crétin de moi à supporter.

Se faire rejeter, elle connaissait aussi. Walter était adorable quand il avait envie de sexe mais en dehors de ça, il était froid et distant. Ça en devenait invivable. Alors ce soir elle avait bien essayé une petite approche en douceur mais ça fit pire que mieux. En même temps après le vent qu'il lui avait fait, il ne fallait pas s'attendre à ce qu'elle le prenne bien. Mais Walter sait enfoncer mieux que personne le couteau dans la plaie.

_ C'est ça, c'est toujours moi la folle dans l'histoire !

Ça y est, elle pleurait maintenant. Et ça ne s'arrangea pas quand il décida de partir de la chambre. Il n'aura vraiment pas mit longtemps avant de fuir le lit conjugal.

_ Ne fais pas la victime, tu ne demandes pas mieux que de retourner en bas. Si je te dégoutte à ce point, je ne vois même pas pourquoi tu restes !

Il lui faisait mal, elle répliquait. D'habitude elle se tait mais là, s'en était trop. Les nerfs lâchait et il fallait qu'elle lui sorte ce qu'elle a sur le cœur.

- Arrête !

Abi allait trop loin, elle le gavait à un point qu'elle ne pouvait pas imaginer. Tout le temps les mêmes arguments, la même rengaine, normal qu'il préfère être au boulot plutôt qu'avec elle ces derniers temps.

- T'as raison, je me tire !

Il se leva et prit un de ses costume avant de quitter la chambre en claquant la porte. Il s'en foutait de réveiller tout le monde, sa femme le poussait à bout. A ce rythme là, il allait finir par acheter une caravane et vivre devant la maison plutôt que dedans.
Dans la cuisine, il s'habilla et prit une tasse de café noir et une pomme. Il crevait la dalle après n'avoir rien mangé au fast food, mais il ne voulait pas cuisiner là. En fait il voulait partir et c'est ce qu'il fit en allant se réfugier au boulot.

Abigail aurait mieux fait de se taire. Voilà qu'elle se retrouvait tout seule à pleurer comme une conne. Elle ne dormit pas beaucoup cette nuit là. Le lendemain matin, elle prit une rapide douche et se prépara pour sa journée avant d'aller réveiller les enfants avec l'aide de l'au pair. Il était gentils et faisait bien son boulot, d'ailleurs les enfants l'avaient déjà entièrement adoptés. Il les emmena à l'école et partit faire quelques courses comme le lui avait demandé Abi. Pendant ce temps, La rouquine s'installa au salon pour faire un tri de toute la layette accumulée ces dernières années. Maintenant qu'ils savaient le sexe des bébés, elle pouvait tout préparer et voir ce qu'il manquera.

Walter ne rentra pas pendant quelques jours, restant au travail et dormant à l'hôtel. Quand enfin il rentra ce fut en express pour venir chercher des affaires. Il partait à Brisbane voir ses parents. Prendre un weekend pour lui avant de devoir retourner à la maison. Une chose qu'il voulait de moins en moins.
Il rentra donc en pensant que la maison était vide. In and out. Sauf qu'elle était là. Merde pensa-t-il. Il l'ignora et alla vite faire sa valise. Avant d partir il balança un dossier sur la table devant elle.

- Signe ça !

Abigail ne vit pas son mari pendant plusieurs jours. Elle dut répondre comme elle le pouvait aux questions des enfants alors qu'elle avait tenté à plusieurs reprises de le joindre, s'excusant même plusieurs fois par message sur son répondeur. Mais rien à faire. Enfin jusqu'à ce qu'il rentre un matin. Elle était seule à la maison, allongée sur le canapé. Elle le regarda passer alors qu'il l'ignorait totalement. Elle ne dit rien, jusqu'à ce qu'il lui claque un dossier sur la table basse devant elle. Elle regarda le dossier en se mettant assise sur le canapé avant de regarder son homme.

_ Qu'est-ce que c'est ?

- Des papiers qui disent que je renonce à tout. La maison, la garde des enfants, tous nos biens... Et tu auras toujours une pension qui tombera tous les mois

Il lui faisait signer des papiers de séparations. C'était un peu comme un divorce mais en non officiel. Il ne voulait plus avoir cette vie là et il était temps qu'il passe à autre chose. Elle avait raison de l'accuser d'aller voir d'autre femmes, car durant son absence il en avait vu une. Rencontrée le premier soir dans un bar, il l'avait revu deux fois dans sa chambre d'hôtel. Sans avoir de regret. Ils s'étaient tellement pris la tête qu'il en était venu à en détester sa femme.

- Tu me diras si tu as besoin de plus.

Abigail était inquiète en voyant ce dossier devant elle. Des papiers de divorce, ça ne pouvait être que ça. Pourtant elle lui demanda quand même, comme si elle espérait que ça soit autre chose. Mais apparemment non. Il quittait tout pour recommencer à zéro. Abi resta le regarder, elle ne savait plus si elle devait signer pour le libérer ou s'accrocher encore. Elle décida alors de se lever.

_ Walter, c'est... On ne peut pas en arriver là après tout ce qu'on a passé.

Elle était calme. Elle avait eut le temps de réfléchir durant ces quelques jours sans lui. Tout était compliqué entre eux mais il devait bien y avoir un moyen de tout arranger... même si elle ne savait pas comment.

_ Je ne veux pas divorcer.

- C'est pas un divorce, c'est une séparation officielle.

C'était maintenant que c'était le plus dur, elle allait lui faire les yeux doux et le supplier de rester. Puis quand il dirait oui, tout reprendrait comme avant. Il ne pouvait pas retomber dans ce cercle vicieux alors il se fit plus dur.

- J'ai rencontré quelqu'un pendant ces quelques jours. Elle est simple et j'ai envie de lui laisser sa chance. J'ai plus envie d'être avec elle que d'être avec toi.

Et pourtant elle avait le même âge qu'Abi, quatre jeunes enfants et un divorce tout récent. Elle ne le connaissait pas et n'avait donc rien à lui reprocher. Elle lui avait fait réalisé qu'il ne pouvait pas être à la hauteur des exigences de la rouquine parce que ces exigences étaient trop hautes.

- Elle vient avec moi à Brisbane pour qu'on apprenne à se connaitre.

La rouquine s'était levée pour lui faire face, bien qu'elle n'était pas trop proche de lui. Ils ne pouvaient pas être trop proche après tout ce qui s'était passé entre eux ces dernières semaines. Mais ce qui est certain c'est qu'elle ne voulait pas divorcer. Elle le regarda d'ailleurs bizarrement quand il lui dit que ce n'était pas ça.

_ ça ressemble à un divorce.

Walter reprit avant qu'elle ne puisse en dire plus. Elle aurait préféré qu'il se taise parce que là elle sentait son monde s'effondrer. Il avait rencontré quelqu'un et il l'emmenait déjà à Brisbane... là où ses parents vivent. De toute évidence il tournait la page. La rouquine resta à le regarder avant d'éviter son regard.

_ Oh... je...

là elle préféra s'asseoir de nouveau dans le canapé en regardant ce dossier et en caressant un peu son ventre. Comment elle va faire toute seule avec 8 enfants ? Elle reprit quand même, calmement.

_ Et tu veux que je signes ça tout de suite ?

- Mais ça ne l'est pas.

Walter avait beau savoir qu'il ne retournerai pas avec elle, il ne voulait pas divorcer. C'était encore trop frais et douloureux pour qu'il fasse ce pas là. Il avait beau avoir rencontrer quelqu'un d'autre c'était trop nouveau pour qu'il régente sa vie par rapport à ça.

- Quand tu veux. Je repasserai les prendre ou tu peux me les envoyer au boulot. C'est même mieux si tu les envoies comme ça je n'ai pas à revenir ici.

Il la regardait dans les yeux sans émotions.

- Et je veux un test de paternité pour les triplés. Je subviendrai à leurs besoins, mais je veux savoir de qui ils sont.

Ce n'est peut-être pas un divorce mais ça y ressemble beaucoup. Abigail ne prenait pas ça très bien mais ce fut encore pire quand il lui parla d'une autre femme. Oh elle se doutait bien que ça aurait finit par arriver. Depuis le temps qu'il lui parle d'autres femmes avec qui il n'arrive pas à sauter le pas. Bah voilà c'est fait. Et il était froid et sans émotions, à croire qu'il attendait ça depuis longtemps. Abi ne savait plus trop quoi dire, elle le regardait en sentant les larmes rouler toutes seules sur ses joues.

_ Tu ne veux pas voir les enfants ?

Eux en auraient besoin, il pourrait venir les chercher une fois par semaine ou un week-end sur deux, peu importe. Elle ne comprenait pas qu'il puisse simplement les abandonner. Elle n'avait pas répondu concernant les triplés, tout simplement parce que le test de paternité lui semblait encore très loin. Ce qui lui faisait peur pour l'instant c'est l'accouchement.

_ Si tu veux récupérer tes papiers, tu viendras les rechercher.

Pas question de les envoyer. Il vit ici, ils ont une famille ensemble, il ne peut pas tout quitter comme ça du jour au lendemain.

- Tu veux dire tes enfants ? Ce que j'ai aidé à concevoir mais pour lesquels je n'ai pas mon mot à dire ?

Il était encore amer de la discussion par rapport au permis de Neal. Il avait voulu être le papa cool pour une fois et elle était passée par dessus lui pour dire non. Mais en y repensant, il retrouvait bien là les habitudes d'Abi. Une Abi qui réussit à le mettre en rogne en refusant de lui envoyer les papiers.

- Signe maintenant alors, je compte pas revenir. Je vais me trouver un appart dans le centre ville. Je n'ai plus rien à faire ici.

Et ça n'avait rien à voir avec la femme qu'il avait rencontré. Ce n'était pas la même chose qu'avec sa rouquine. Il n'y avait pas eu de coup de foudre, le courant était juste passé et après des mois à perdre pieds dans sa vie, ça avait fait du bien.

- Et j'aimerai récupérer l'alliance de ma grand mère. Je te filerai autre chose pour compenser...

_ Arrêtes, c'est toi qui te braque à chaque fois que je ne suis pas du même avis. J'avais accepté le permis je te rappel.

Ça l'énervait qu'il lui dise que les enfants n'étaient pas de lui. Comme si elle s'était juste servit de lui pour avoir des enfants et qu'elle ne lui avait jamais laissé sa place de père. C'était complètement faux. Il a toujours été distant avec les petits et elle a du apprendre à tout gérer seule, aujourd'hui il le lui reprochait. Mais bon, comme il a rencontré quelqu'un d'autre, c'est sûrement mieux pour lui de faire une croix sur sa vie. Il reprends tout de zéro comme ça.

_ Tu pourras toujours les récupérer quand je t’appellerais pour les triplés.

Parce qu'il devait assister à l'accouchement. C'était prévu comme ça depuis le début. Et puis il n'aura pas longtemps à attendre, quelques semaines tout au plus. Malgré les larmes sur ses joues, il se montra impitoyable et Abi eut un petit rire nerveux quand il lui réclama son alliance. C'était la deuxième fois qu'il lui demandait de la lui rendre.

_ T'embêtes pas à me trouver autre chose, ça n'aurait aucune valeur... tiens. Tu pourras lui offrir.

Elle venait de la retirer pour la lui rendre en se levant et bien entendu, elle parlait de sa nouvelle conquête. Parce que s'il lui demande son alliance c'est qu'il compte s'en resservir, sinon il la lui laisserait pour l'offrir à leur premier enfant qui se marierait.

- Oui, après avoir clairement fait comprendre que tu n'étais pas d'accord avec moi devant Neal. De toutes façons ça ne sert à rien de parler avec toi.

Walter commençait sérieusement à s'énerver. Ca se voyait à sa manière de respirer, de jouer avec ses mains nerveusement, il était près à lever la main sur Abi, mais il ne le faisait pas car il voulait qu'elle signe les papiers pour pouvoir partir en paix.

- Je ne compte pas assister alors signe les maintenant. J'ai autre chose à foutre que d'être là.

Il venait de décider comme ça qu'il ne voulait pas être là pour l'accouchement. Cette grossesse il l'avait très mal vécu et préférait s'abstenir. Il ne voulait pas voir les enfants d'un autre naitre. Ce n'était pas comme ça qu'il avait imaginé sa vie avec Abi.
La rouquine lui rendit la bague de sa grand mère. Il la voulait parce qu'elle était dans la famille depuis plusieurs génération. Et que s'il était incapable de faire fonctionner son mariage il devait la rendre à sa mère. Pas se marier. Non, le mariage pour lui c'était fini. Plus jamais.

- Je compte pas lui donner. Arrête de te faire des films.

_ C'est toi qui m'a contredit devant lui. On aurait pu en parler calmement après, j'aurais pu changer d'avis.

Elle cherchait à discuter un peu mais monsieur avait bien mieux à faire maintenant qu'il avait une nouvelle femme dans sa vie. Ça ne lui plaisait pas mais elle ne pouvait rien dire. Elle pouvait juste refuser de signer ses foutus papiers tout de suite. Après tout elle pourrait les lui rendre plus tard. Seulement il arriva à la surprendre encore quand il lui dit ne pas vouloir être là pour la naissance des enfants.

_ Tu m'avais dis que tu ne ferais pas de différence. Tu les voulais Walter.

Il l'a convaincu de garder les triplés, ils en ont souvent parlé et puis il lui avait dit les aimer. D'ailleurs ils ont même choisit les prénoms ensemble. Il arrivait à lui briser le cœur une seconde fois. D'autant plus qu'il lui demandait déjà son alliance. Finalement ce ne sont pas des papiers de divorce mais c'est tout comme.

_ Je me fais pas de films, tu me réclame mon alliance alors que tu me dis que ce n'est pas un divorce. Alors quoi ? Je suis pas digne d'être ta femme, tu ne veux plus aucun souvenir de nous ?

- Ouais si tu le dis.

Abi était braquée, elle ne voulait voir que le mal en Walter et il finit par la laisser faire. Lasser de toujours avoir à se défendre. Elle pouvait bien le descendre, de toutes façons il partait.

- C'est toi que je ne veux pas voir !

Dit il un peu durement. Mais c'était la vérité et celle ci pouvait faire mal parfois. Le problème ce n'était pas les triplés, mais la rouquine. Mais pour Abi c'était beaucoup plus simple de dire qu'il n'était pas un père à la hauteur. Elle avait toujours réussi à le faire culpabiliser par rapport à ça.

- Non, cette alliance elle mérite d'être au doigt d'une femme qui aime et profite de son mariage et ce n'est certainement pas toi. Alors je vais la rendre à ma mère. Elle au moins, elle a su accepter ce qu'était mon père. Sans jamais essayer de le changer ou de le faire passer pour un moins que rien.

Alors il ne sera pas là pour l'arrivée des triplés. Cette grossesse n'aura été qu'un acheminement d'obstacles. Abigail n'aurait jamais du accepté un petit sixième. Son viol serait oublié, elle n'aurait pas culpabiliser concernant la paternité et tout aurait été plus simple entre elle et Walter. Et puis aujourd'hui elle ne se retrouverait pas seule avec huit enfants à charge à écouter les horreurs de son mari. Les larmes roulaient sur ses joues à mesure qu'il la blessait.

_ Est-ce que... tu... tu pourras garder les enfants pendant... l'accouchement ?

Il reste leur père, elle aimerait qu'il garde un droit de visite mais elle n'osait même pas le lui demander. Ça la soulagerait et puis ça serait bien pour les enfants de continuer à voir leur père. Abigail n'arrivait pas à croire ce qui se passait vraiment. Il était vraiment entrain de la quitter. Elle venait de lui rendre son alliance, pour la deuxième fois. Il avait beau lui mettre tout les tords, durant toutes leurs années de mariage, elle a tout fait pour encaisser ses sautes d'humeur, elle a tout fait pour lui donner son rôle de père qu'il a toujours refusé d'avoir. Elle l'aime comme il est, avec ses défauts. Mais apparemment ce n'est plus assez pour lui, simplement parce qu'elle ose lui répondre un peu maintenant.

_ Je n'ai jamais fais ça Walter. Tu t'enfonces tout seul et je galère à te faire remonter à chaque fois. C'est toi qui t'infliges tout ça, c'est toi qui t'éloigne de nous. Comment veux-tu que je fasse pour te faire comprendre que je t'aime comme tu es ?

- J'ai un boulot moi. T'as qu'à demander à Andrew de faire des heures supp.

Walter trépignait, il voulait s'en aller au plus vite. Il n'avait plus rien à faire là et il ne voulait plus voir les enfants pour le moment. De toutes façons ils ne verraient pas son absence, ce n'était pas comme s'ils le quémandaient souvent. Il était le parent absent, celui qui avait fait pas mal d'erreur, qui s'était concentré sur sa carrière pendant trop longtemps.

- Comme je suis ? Ouais... Signe que je puisse m'en aller.

Dit il en lui remontrant les papiers.

- Dépêche toi, j'ai un avion à prendre !

_ Andrew n'est pas leur père.

Elle ne voulait pas en demander trop à Andrew et puis de toute façon elle ne pourra pas lui payer plus d'heures. Elle ne savait même pas comment elle ferait pour s'en sortir et là, pour l'instant, c'était bien le cadet de ses soucis. Son homme la quittait et la traitait comme une moins que rien. Autant dire que ça faisait très mal.

_ Je signerais pas ton truc !

Elle s'énervait un peu avant de reprendre calmement. Elle ne voulait pas se quitter comme ça et surtout elle avait peur de ne jamais le revoir, puisque apparemment il ne voulait plus aucun contact avec elle ou les enfants. Elle tenta alors un petit rapprochement, rien de bien méchant.

_ Walter, on ne peut pas tout quitter comme ça. Tu me le disais il y a encore trois jours, on s'aime vraiment. Je t'en prie, ne prends pas de décision trop vite. Va à Brisbane mais reviens ensuite qu'on discute un peu tout les deux. Stp.

- Signe ce putain de papier !

Il avait hurlé cette phrase et sentait son contrôle lui échapper. Elle refusait d'aller dans son sens et ça le gavait. Puis d'un coup elle se mit à lui parler comme si elle avait l'espoir qu'il revienne à la maison après son séjour à Brisbane.

- Non ! Tout ce que tu veux c'est l'argent que je gagne, mais t'en auras de l'argent, faut pas t'inquiéter pour ça. Ca fait des années que je te donne tout et ça changera pas. Je coucherai juste avec une autre femme, une qui ne cherche pas à me détruire.

Walter avait toujours subvenu à tous les besoins de sa famille. La maison, les voitures, les vacances, les fringues, la vie quotidienne, puis surtout la double vie de la rouquine. Il s'était retrouvé ruiné pour elle et sans l'aide de son père jamais il n'aurait pu retomber sur ses pieds.

- Signe ! Fais le ou je t'en mets une !

Abi sursauta un peu quand il se mit à hurler mais ce n'est pas pour autant qu'elle allait signer son papier. Elle ne pouvait pas tirer un trait sur près de 20ans de vie commune comme ça. Mais lui pouvait le faire apparemment. Cela dit elle tenta de faire un marché. Il pouvait aller à Brisbane mais il fallait qu'il revienne ensuite pour qu'ils puissent discuter. Walter se montra très dur. Elle resta à le regarder en sentant son cœur se serrer et ses larmes rouler sur ses joues.

_ C'est vraiment ce que tu penses de notre mariage ?

Qu'elle ne pense qu'à son argent, qu'elle l'a épousé uniquement pour ça. Abigail a toujours mit un point d'honneur à travailler pour aider. Certes elle bossait à mi-temps et il a fallu qu'elle arrête quand Maya a eut son accident mais il a toujours dit que ça ne le dérangeait pas.

_ Vas-y, fais le. T'en meurs d'envie.

S'il la frappe, ça mettra vraiment un terme à leur histoire. Il n'a jamais été violent avec elle... enfin pas depuis qu'il l'a presque violé. Mais là elle voyait bien qu'il en avait envie. Et puis avec tout ce qu'il disait, s'il la frappe, ça voudra dire qu'il le pense vraiment.

-  Ne me tente pas tu risquerais de le regretter.

Il la menaçait et ce n'était pas lui du tout. Du moins pas l'homme qu'elle connaissait, il était comme ça au boulot jusqu'à présent. Voyant qu'elle ne bougeait pas, il choppa les papiers d'une main et le poignet de la rouquine de l'autre pour faire rejoindre les deux. Il serrait fort, tellement qu'en forçant un peu plus il aurait pu la briser. Mais il se controlait pour ne pas aller trop loin.

- Signe. Si tu ne signe pas, se sera bien pire qu'un coup que tu recevras. Je te dénoncerai aux services sociaux pour ce que tu faisais et on te prendra les enfants. Chacun d'entre eux et je ferais tout pour que tu payes ces années de prostitution derrière les barreaux. Signe maintenant !