Histoire ♣ Ce soir là, il faisait froid, trop froid pour qu'un enfant ne survive à la rue, alors la mère d'Alex, toxico depuis plusieurs années, avait trainé sa carcasse jusqu'à l'hôpital pour mettre au monde son enfant. Le cinquième. Le premier a arriver à terme. C'était la première fois qu'elle ressentait les douleurs des contractions et pour s'aider, elle s'était fait une injection d’héroïne. La troisième de la journée. Celle de trop. Son corps avait lâché avant même qu'elle n'ai entamé le processus d'expulsion et on avait du mettre le petit au monde par césarienne.
De petite taille, dépendant à une drogue horrible, les infirmières avaient pris soin de lui à tour de rôle. L'avait aidé à survivre pendant plus de deux semaines avant que les services sociaux de la ville de New-York ne viennent lui tourner autour. Mais du haut de ses quelques jours, il n'avait rien pu faire. Il n'avait pas pu dire 'non, je ne veux pas de cette vie là', et on l'avait retiré de cet endroit si précieux pour lui. Là où des personnes tenaient à lui pour de vrai.
La vie à l'orphelinat n'était pas si dure que ça. Même pour un bébé difficile comme lui. Il y avait toujours quelqu'un pour s'occuper de lui, le changer, l'habiller. Non, le pire était lorsqu'il se retrouvait en famille d'accueil. Lorsque celles ci, débordées par un trop grand nombre d'enfant, l'oubliaient. Ne le nourrissaient pas ou ne le changeaient pas. Il fut ainsi retiré de sept familles avant ses deux ans.
A l'âge ou des petits refusent d'aller à l'école, lui s'en réjouissait. Il y courrait et s'amusait, vivait la vie d'un petit garçon de trois ans comme les autres. Était normal le temps de quelques heures avant de rentrer à l'orphelinat et de subir la dure vie d'orphelin. Sans parents. Sans amour maternelle.
Il fut adopté une première fois à l'âge de cinq ans par un gentil couple habitant la banlieue de New-York. La mère s'occupait très bien de lui les premiers mois. Puis elle prit de la distance et le père prit la relève. Mais il n'était pas comme elle. Il était plus sec, plus dur, plus violent. Alex se mangea des baffes, des coups de pieds et des insultes jusqu'au jour ou il prit la fuite. A la sortie de l'école. Malin, malgré son jeune âge, il s'était réfugié près de la voiture de sa maitresse et avait attendu qu'elle arrive pour tout lui expliquer. La supplier de l'aider. Et elle l'avait fait. Et il était retourné à l'orphelinat après presque deux ans de vie 'normale'.
Maintenant grand, il était conscient que plus personne ne viendrait pour l'adopter. Il s'était rendue à l'évidence et tentait d'aider au mieux les autres enfants, petits comme grands. Il était gentil et réservé, mais très curieux. C'est surement ce qui plut à sa seconde famille d'adoption qui vint le chercher alors qu'il avait douze ans. Un nouveau début, une renaissance.
Alex avait beau être très heureux, il resta sur ses gardes pendant presque un an. Ne se laissant ni toucher, ni aimer. Restant secret et peu bavard. Mais le cap de l'année passée, il s'était mit à parler, à agir comme un adolescent plein de vie et d'envie. Il était devenu la fierté de ses parents en ayant de bonnes notes, de bons amis et une vie à la hauteur de leurs espérances. Et lui même se rendait compte de sa chance. De la chance d'avoir des parents comme les siens.
Mais avoir une bonne famille, aimante et présente, ça ne l'avait jamais empêché de commettre son lot d'erreur. En particulier avec les filles de son âge. Les hormones en folies, il avait couché avec la moitié des filles de son lycée, puis de son université. Il était un chaud lapin, mais un prudent. Car malgré ses nuits de folies, il n'était le père d'aucun bambin.
Après avoir finis sa première année à l'université, il décida d'entrer dans l'armée. Comme son père. Et il le fit avec aisance. Il devint maitre chien et partit plusieurs fois en mission avec son chien. Sa chienne. Jusqu'à ce qu'elle ne se fasse blesser. Ce fut le coup dur de sa carrière. Il aimait cette bête plus que tout et lorsqu'il l'avait déposé sur la table de cette vétérinaire, il s'en foutait de la femme face à lui, il voulait sa chienne. Et c'est parce qu'elle a sauvé sa partenaire de travail, qu'Erin était apparue aux yeux d'Alex. Et qu'il avait craqué pour elle.
Le mariage, c'était pour elle. Pour qu'elle ne soit pas seule durant les missions, qu'elle ai droit au soutien des familles. Les enfants. Encore pour elle. Pour qu'elle ne soit pas seule. Il faisait sans faire. Il aimait sa femme, ses enfants, mais ne se sentait pas concerné par leurs vies. Il n'était pas assez là pour avoir son mot à dire, trop important pour pouvoir partir. Quoi qu'il aimait sa femme. L'aimait il ? Si !
Les missions s'enchainaient, tellement qu'il manqua la naissance de son second enfant, ce qu'il ne regrettait pas aux dires de sa femme. Sa dernière affectation, à durée indéterminée l'amena à tout quitter pendant trois ans. Durant cette période sa femme bougea à Détroit avec les enfants et il commit l'irréparable. Lui qui avait fait vœux de fidélité devint infidèle. Avec une collègue. Plus un plan cul qu'une histoire d'amour, même si ça avait duré plus de deux ans.
En rentrant, il ne retrouva pas sa place. Les atrocités du combat l'avait marqué à vie et il n'avait plus sa place à la maison. Ses enfants ne le reconnaissent pas, leur oncle était leur père. Sa femme semblait plus intéressée à passer du temps auprès de sa sœur qu'avec lui. Alex a l'impression de vivre à la place de quelqu'un d'autre. Il reste distant. Nerveux. Mauvais... La guerre l'a changé.


Erin, il l'a rencontré lorsqu'il avait vingt huit ans, elle vingt cinq. Et après qu'elle ai sauvé sa chienne, il a eu un coup de foudre. Belle femme, avec un caractère de feu, tout comme ses cheveux, prête à l'attendre pendant les missions. La perle rare. Pour elle, il a arrêté de coucher à droite à gauche, mais lorsque l'éloignement fut trop long, il ne réussit pas à garder son pantalon sur lui. La tromper le perturba au début, puis de moins en moins. L'habitude surement. L'idée de tromper sa femme ne lui pose plus de problème, même s'il l'aime plus que tout. Elle est son amour, sa vie. Mais ce qu'elle ne sait pas ne peut pas la blesser.